Pourquoi certaines conversations ne produisent pas les résultats que nous attendons ?

Quelle conscience ?

Nous avons assez peu conscience de la façon dont notre cerveau élabore notre pensée et de l’impact que cela génère dans nos relations, notre communication, notre comportement.

Si vous voulez découvrir ce monde fascinant, je vous recommande « Et l’Homme créa les Dieux » de Joseph Béhé, d’après l’essai de Pascal Boyer. Un roman graphique passionnant dans lequel on prends conscience que notre conscience, justement, est peu de choses 😱

 

Notre cerveau traite automatiquement un grand nombre d’informations, fait des associations, analyse, compare, fait des liens avec des expériences passées, des souvenirs, des émotions.

Nous avons également tendance à généraliser à partir d’une information pour que cela fasse sens dans notre système de représentation. Nous sautons de l’observation à la conclusion et créons une relation de cause à effet qui n’existe pas forcément. Cela influe sur notre comportement, nos relations et empêchent les situations d’évoluer positivement.

 

Quelle solution ?

Pour travailler notre niveau de conscience, j’ai découvert récemment un outil qui m’a enthousiasmé 💫

Le concept de « colonne de gauche »

Ce concept a été élaboré par Chris Argyris et repris par Peter Senge dans « La 5ème discipline ».

L’idée 💡

1️⃣ Se remémorer un échange récent et qui ne nous a pas satisfait avec une ou plusieurs personnes
2️⃣ Dans la colonne de droite, retranscrire le dialogue « Moi : …. » « Elle / Lui : … » « Eux : … »
3️⃣ Dans la colonne de gauche, indiquer nos pensées et ressentis, ce que nous disait notre « petite voix » à ce moment-là

Cet exercice nous permet de prendre conscience des raccourcis que nous faisons sans même y penser, des à priori que nous avons sur la situation et des non-dits associés qui influencent nos comportements. Il est ainsi possible d’identifier ce que nous faisons pour que les choses n’avancent pas comme nous le souhaitons et fort de ce constat, nous y prendre autrement.

Et justement, comment pourrions nous nous y prendre autrement ? 

En exprimant ce que nous taisons et en comprenant mieux le point de vue de l’autre. Ce qui revient à partager nos représentations de la situation et équilibrer ce qu’Argyris appelle « exploration et argumentation ».

En effet, plus nous voulons convaincre l’autre, plus nous argumentons, plus nous mettons d’énergie, plus nous nous rigidifions. L’effet produit, en réaction, chez notre interlocuteur est de camper sur ses positions, de s’arc-bouter. Une escalade peu productive et épuisante.

Pour sortir de ce cercle, le secret est :

  1.  De poser des questions, comme :
    • Qu’est-ce qui vous amène à penser cela ?
    • Qu’est-ce qui vous fait soutenir ce point de vue ?
    • Pouvez-vous donner un exemple ?
  2. De partager ses arguments :
    • Voici comment je suis arrivé à cette conclusion, qu’en pensez-vous ?
    • Voyez-vous une autre conclusion possible ?
    • Voyez vous un point que je n’aurai pas identifié ?

En équilibrant exploration et argumentation, nous développons des conversations de meilleure qualité, apprenons ensemble et ouvrons notre esprit.

L’évolution demande de la patience et de la volonté mais le résultat fait vraiment la différence.